Alex Scott, ancien membre de l’équipe nationale, nous raconte son amour à vie pour le boulingrin dans ce numéro spécial de la St-Valentin de Biased Bowls.

Qui ne se souvient pas de son premier amour? Que l’objet de cet amour ait été une autre personne, un animal de compagnie ou quelque chose que vous avez trouvé sur Internet, il était là, majestueux, et il a évoqué toutes sortes de sensations. Voilà ce que j’ai éprouvé pour le boulingrin.

J’étais un garçon tranquille, poli, espiègle et effronté, et j’aimais la musique rap des gangsters. J’aimais aussi le boulingrin. Mes amis se moquaient de moi alors qu’ils jouaient au hockey, au basket-ball et au soccer, et qu’ils réussissaient des acrobaties incroyables sur leurs planches à roulettes. Ils me disaient : « Tu joues au boulingrin? Pourquoi joues-tu à ça? » Je vais vous expliquer pourquoi les amis, car je ressens un amour éternel pour le boulingrin. J’ai eu tellement mal, parfois, que j’ai eu envie de tout laisser là. D’autres fois, l’amour était si évident que j’en avais besoin davantage. C’est ça le BOULINGRIN.

J’ai participé à mon tout premier tournoi junior provincial de la Saskatchewan à l’été 1997. Le soleil brillait et le club de boulingrin Nutana rayonnait de fierté. Il y avait environ une douzaine de concurrents et je me suis demandé ce que je faisais là. Le dimanche venu, on m’a remis une veste d’équipe ridiculement grande, de même que mon billet pour l’Île-du-Prince-Édouard, où serait disputé le championnat national junior. Qu’est-ce que l’amour, dites-vous? C’est le BOULINGRIN!

Nous sommes maintenant en 2007, de retour sur la côte Est, à l’Île-du-Prince-Édouard pour le Championnat des moins de 25 ans. Bars de karaoké, homard à petit prix et des amis de partout au pays. Oh oui! C’est ça le boulingrin!

Hong Kong, 2008. Nous sommes prêts pour une ronde éliminatoire possible… nous n’avons qu’à battre le Zimbabwe. Nous avons cinq coups d’avance et nous nous approchons de la victoire. Pensez-vous que nous avons réussi? PAS DU TOUT! Nous avons accordé six points et tout foutu en l’air! Fin de tournoi pour le Canada. Boulingrin de mon cœur. Ne me fais pas mal!

Australie, 2008. Un tournoi disputé sur des terrains de 17 secondes pour la première fois de notre vie! Très problématique. Savez-vous ce qui n’est pas problématique? Les souvenirs à vie que nous conserverons d’avoir rencontré des gens de partout au monde. C’est ça le boulingrin!

2013. Défaite crève-cœur! J’étais convaincu que je ne remporterais jamais de championnat canadien. Je me demandais même si ma passion pour le boulingrin durerait. Boulingrin de mon cœur. Ne me fais pas mal!

2017. Ma troisième médaille d’or en quatre ans au championnat canadien. C’est ça le boulingrin!

Les souvenirs, les amitiés qui durent la vie, la douleur, le succès, la persévérance, la passion, les entraînements, l’accompagnement, les voyages, faire partie d’une équipe, aider dans les clubs locaux, provoquer un dialogue sérieux dans les médias sociaux, remettre en question le système actuel, se lancer des défis et s’interroger sur l’avenir. C’est ça le boulingrin. En fait, c’est ça l’AMOUR!

Célébrons cette journée intime et sexy du 14 février en nous rappelant pourquoi nous jouons au boulingrin. Nous avons tous ces moments de clarté limpide jumelée à l’agonie complète. C’est ça l’amour!

Nous devons tous suivre notre propre trajectoire. Il suffit de rester sur le bon chemin, car on s’approche souvent du but sans toutefois y arriver.

Si jamais vous vous retrouvez en train de lancer nonchalamment des Henselite Classics de taille 5 sur un terrain de 8,7 secondes, montez le volume du « Haddaway » qui fait bercer la tête de gauche à droite et dites-vous…

C’est ça le BOULINGRIN!

Joyeuse St-Valentin!

Amitiés!

Alex « Great Shot Scotty » Scott

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