Rencontrez Randy Fred, un bouliste ayant une déficience visuelle qui a profité des possibilités offertes par le paraboulingrin pendant de nombreuses années. Voici son histoire, son expérience du boulingrin et la façon dont il a bénéficié de ce sport fantastique.

Je m’appelle Randy Fred et je suis membre de la Première nation Tseshaht, à Port Alberni, en Colombie-Britannique. J’ai résidé à Nanaimo la majeure partie de ma vie. En 2016, j’ai eu la chance de participer à un tournoi international de boulingrin pour handicapés à Wellington, en Nouvelle-Zélande. C’était très amusant.

Vers 2000 ou 2001, Shirley Cole m’a parlé du boulingrin et du curling pour personnes handicapées visuelles. J’ai d’abord essayé le curling, mais je n’ai pas aimé. Un directeur tenait une lampe de poche très puissante devant moi et c’est ce que je devais viser. Évidemment, j’étais incapable de balayer, ce qui, à mon avis, est la moitié du plaisir du curling. J’ai simplement lancé ma douzaine de pierres et je suis resté là à frissonner.

Je suis immédiatement tombé en amour avec le boulingrin. Depuis quelques années, Nanaimo possède l’un des meilleurs clubs de boulingrin pour malvoyants en Amérique du Nord. Chaque année, nous comptons environ une douzaine de boulistes malvoyants dans les quatre catégories d’hommes et de femmes.

Dans le passé, il y avait une compétition entre les boulistes malvoyants de Nanaimo et de Qualicum. Une fois par été, ils venaient à Nanaimo, puis nous allions déjeuner. Une autre fois, cet été-là, notre club se rendait à Qualicum pour jouer et déjeuner. Aujourd’hui, le club des malvoyants de Qualicum n’existe plus.

Au cours de ma carrière de bouliste, j’ai remporté plusieurs championnats provinciaux et nationaux. Afin de nous qualifier pour le tournoi de Nouvelle-Zélande, Dave Ruckman et moi devions d’abord être médaillés d’or au Canada.
Avant que Don Sherry (mon entraîneur à l’époque), Dean Thompson (l’entraîneur de Dave), Dave Ruckman et moi-même nous rendions en Nouvelle-Zélande, le Qualicum Indoor Lawn Bowling Club nous a permis d’utiliser ses installations pour nous entraîner. Nous avons découvert qu’il y a une énorme différence entre le boulingrin extérieur et le boulingrin intérieur.

Le voyage de Nanaimo à la Nouvelle-Zélande a été intéressant. Le vol d’Air Canada de Nanaimo à Vancouver était horriblement en retard. Lorsque nous sommes arrivés à l’aéroport de Vancouver, nous avons pratiquement couru tout le kilomètre, mais nous étions en retard pour notre correspondance à Auckland. Air Canada nous a donné un bon pour une chambre d’hôtel et 20 $ pour le dîner. Il n’y avait rien au menu pour moins de 20 $.

Notre nouveau vol partait 24 heures après celui que nous avions manqué. Cela nous a donné le temps, le lendemain, de nous entraîner sur une piste de boulingrin intérieure située à proximité.

Lorsque nous sommes arrivés à Auckland, nous avons dû courir en portant nos lourdes boules pour prendre le vol de correspondance pour Wellington.

L’hôtel était super et bien situé. Ils servaient une sorte différente de saucisse d’agneau à chaque petit-déjeuner. Elles étaient délicieuses, tout comme la nourriture servie sur les terrains de boulingrin.

Le meilleur aspect du boulingrin est la camaraderie. Ce tournoi réunissait des malvoyants, des amputés, des personnes de petite taille, des handicapés mentaux et certains en fauteuil roulant. C’était formidable de voir tant de personnes handicapées s’amuser en jouant au boulingrin.

Les boulistes représentaient le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, Israël, l’Afrique du Sud, Hongkong, le Japon, l’Écosse, l’Angleterre et d’autres pays. Nous avons beaucoup ri, partout et à chaque fois que nous nous sommes rencontrés.

Nous avons été accueillis par un groupe de danse et de chant maori. Plusieurs discours en maori ont été prononcés. Même le maire, qui était d’origine européenne, a prononcé son discours de bienvenue en maori.

Après avoir passé quelques jours sur place, j’ai dit à Dave Ruckman que j’étais très intéressé à rencontrer des Maoris. Il a ri et m’a dit : « Vous avez parlé à des Maoris tous les jours. La plupart du personnel de l’hôtel est maori. Beaucoup de travailleurs des terrains sont des Maoris. »  

J’ai même reçu une invitation à dîner dans la maison d’une famille maorie, et ce fut un grand plaisir.

J’ai appris que les Canadiens sont vraiment trop gentils. Je n’étais pas préparé au style agressif du boulingrin pratiqué dans ce tournoi. J’avais l’impression que mes adversaires jouaient au « shuffleboard » plutôt qu’au boulingrin. La plupart de mes parties étaient très serrées.

Lorsque les gens à la maison me demandaient comment je m’en sortais, je disais : « Je suis arrivé deuxième dans chaque partie ». En général, leur réponse était : « Oh, c’est bien. » Je ne leur ai jamais dit que nous n’étions que deux à nous affronter dans les matchs.

J’ai été agréablement surpris d’apprendre que le boulingrin est, dans certains pays, un sport familial et, dans d’autres, même un sport de spectateurs. Les clubs de boulingrin en Nouvelle-Zélande sont si populaires qu’ils sont des entreprises privées. Nous avons du travail à faire pour convaincre les Canadiens que le boulingrin est un sport pour tous, et pas seulement pour les personnes âgées. 

La collecte de fonds a pris beaucoup de temps. Je suis reconnaissant aux nombreuses personnes qui ont participé bénévolement à nos efforts. Mais je crois que si nos efforts de collecte de fonds sont plus intelligents, nous pourrons recueillir suffisamment de fonds sans avoir à y consacrer de nombreuses heures. Oui, je le referais.

Bowls Canada Boulingrin a fusionné avec la Blind Bowls Association of Canada (BBAC) en 2019. Depuis, Bowls Canada Boulingrin s’efforce de développer des ressources de para-boulingrin pour faire progresser le sport ici au Canada et prévoyait de lancer un championnat national de para-boulingrin en 2020 avant la pandémie. Aidez-nous à développer plus de ressources et à augmenter les opportunités pour les para-boulistes en faisant un don à https://bowlscanada.com/fr/donnez/.

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